Le 14 février 1914 à Paris l'inventeur des mesures anthropométriques, Alphonse Bertillon s'éteignait à son domicile parisien. La police française et toutes les polices du monde ont pourtant continué d'utiliser son système de mesures anthropométriques pendant de nombreuses années.
Alphonse Bertillon est né en 1853 entre à la préfecture de police de Paris en 1879 comme simple commis aux écritures. Il ne se contente pas de classer les fiches mais imagine un système à même de confondre les criminels récidivistes qui représentaient la moitié des détenus dans les prisons françaises.
Il s'agit d'établir une fiche anthropométrique pour chaque criminel ou délinquant avec une photographie, 9 mesures osseuses (la taille, l'envergure, la mesure de l'oreille droite ou du pied gauche...etc) et un "portrait parlé" (description du visage et des signes distinctifs: tatouages, grains de beauté, cicatrices...). Le préfet de police de Paris, Louis Andrieux, ne croit pas à ce système, mais son successeur, Ernest Camescasse, accorde trois mois à Bertillon pour prouver la validité de cette méthode. Le 16 février 1883, un "cheval de retour" (un récidiviste) est identifié grâce aux fiches établies par Bertillon. Aussitôt le préfet crée un bureau des identités confié à Bertillon et le bertillonnage est généralisé . Sa gloire est à son apogée lorsque Ravachol , un terroriste anarchiste, est confondu grâce à ces fiches en 1892. Bien que réticent au départ, Alphonse Bertillon accepte en 1894 d'intégrer à ses fiches anthropométriques les empreintes digitales qui permettent de distinguer des jumeaux ou des sosies. Elles permettent l'arrestation d'Henry-Léon Scheffer, l'assassin d'un domestique lors d'un cambriolage, en 1902 .
Le nom de Bertillon reste néanmoins entaché par son rôle dans l'affaire Dreyfus puisqu'il a toujours soutenu, sur la base d'une expertise graphologique orientée , que la capitaine Alphonse Dreyfus était l'auteur d'un bordereau trahissant des secrets militaires au profit de l'Allemagne, et cela malgré les preuves de l'innocence du capitaine.
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