Le 21 février à 7h30, les Allemands décident d'attaquer le saillant de #Verdun, c'est le début de la plus célèbre et de la plus longue des batailles de la 1er Guerre mondiale (jusqu'au 18 décembre 1916, soit 10 mois), celle qui fut surnommée "la mère des batailles" ou "l'enfer de Verdun".
LES OBJECTIFS ALLEMANDS ET L'IMPRÉPARATION FRANÇAISE
Depuis 18 mois et l'échec du plan Schlieffen sur la Marne, le front Ouest de la Première Guerre mondiale est statique avec des lignes de tranchées de part et d'autre sur près de 800 km de la mer du Nord à la Suisse.
Le chef d'état major allemand, Erich von Falkenhayn, veut percer le Front pour prendre à revers l'armée française et ses alliés britanniques (même si il prétendra dans ses mémoires, écrites après la Guerre, avoir voulu imposer une bataille d'attrition). Il choisi Verdun en Lorraine qui présente plusieurs avantages: c'est un saillant qui peut être attaquer de trois côtés, la région est couverte de forêts qui peuvent cacher les manoeuvres d'approche de l'armée allemande, et le réseau ferroviaire et plus dense du côté allemand que du côté français, ce qui favorise l'acheminement de renforts.
L'État major français, dirigé par le général Joffre , ne croit pas à une attaque allemande malgré les avertissements des services de renseignement, et la plupart des 43 forts qui entourent la citadelle de Verdun ont été désarmés au mois d'août 1915.
L'OFFENSIVE ALLEMANDE ET LE RÔLE DE PHILIPPE PÉTAIN DANS LA RÉSISTANCE FRANÇAISE
Le matin du 21 février 1916, de 7h30 à midi, l'armée allemande utilise 1300 obusiers pour tirer plus de 2 millions d'obus sur 15 km de Front. À 16h45, l'infanterie passe à l'assaut en utilisant, pour la 1er fois, des lances-flammes.
Le général Édouard de Castelnau , adjoint de Joffre, arrive sur place le 24 février et organise la résistance mais il ne peut empêcher la chute du fort de Douaumont.
Le même jour, le général Philippe Pétain est nommé chef de la IIe armée par Joffre, avec pour mission celle de tenir Verdun. Il n'obtient pas de renforts, mais la possibilité de renouveler régulièrement les troupes grâce à la seule voie d'accès à Verdun côté français: la route qui va de Bar-le-Duc à la citadelle et qui sera surnommée "la voie sacrée". Ce système de noria explique que 70% des poilus ont combattus à Verdun sans que plus de 10% de l'armée française ne soit au Front à Verdun, à l'inverse les Allemands ont maintenus les mêmes unités sur le Front de Verdun en remplaçant les pertes par des renforts ponctuels. La stratégie française, voulue par Pétain, explique que cette bataille ait tant marqué les imaginaires puisque presque tous les soldats avaient des souvenirs de Verdun après la Guerre.
LE GÉNÉRAL NIVELLE ET LA VICTOIRE DE VERDUN
Le 1er mai 1916 le général Joffre, irrité par la popularité de Pétain et souhaitant privilégier l'offensive (tandis que Pétain prône une stratégie défensive pour préserver la vie des soldats), le remplace par le général Nivelle (Pétain est nommé chef des armées du Centre). Nivelle, assisté du général Mangin, réussi à enrayer les attaques allemandes du mois de juin (sur les forts de Vaux, Thiaumont et Fleury ou sur le village de Mort-Homme) , notamment grâce à l'offensive Broussilov (du 4 juin au 20 septembre) menée par les Russes qui oblige les Allemands à transférer des renforts sur le Front Est. La bataille de la Somme (du 1er juillet au 18 novembre 1916), une tentative de percée du Front menée par les Alliés, est un échec mais elle soulage les troupes françaises engagées à Verdun. Le 20 et 24 août la côte 304 et Mort-Homme sont repris, puis le fort de Douaumont le 24 octobre et le fort de Vaux le 2 novembre.Le 15 décembre 1916, la bataille de Verdun s'achève par un retour aux positions d'avant l'offensive allemande au prix de pertes effroyables des deux côtés: 163 000 morts et 216 000 blessés côté alliés, 143 000 morts et 196 000 blessés côté allemand.
LES CONSÉQUENCES DE LA BATAILLE DE VERDUN
Au mois d'août, le général Erich Von Falkenhayn, paye l'échec de l'offensive allemande puisqu'il est remplacé à la tête de l'état-major par les généraux Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, vainqueurs de la bataille de Tannenberg contre les Russes. En France, le général Joffre est remercié au profit du général Nivelle (il obtient néanmoins le bâton de maréchal dès le mois de décembre 1916) qui sera lui-même remplacé par le général Pétain à la tête de l'armée française après l'échec de la tentative de percée du chemin des Dames.
Bien que l'armée française n'est pas gagnée de terrain lors de la bataille de Verdun, elle peut être considérée comme une victoire morale, ce qui explique qu'elle soit devenue une bataille symbolique. Il est à noter que la bataille de Verdun fut moins meurtrière que la bataille de la Somme qui est la plus célèbre du côté des Britanniques et des Allemands.
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